J’ai remarqué que l’entrée en thérapie est souvent motivée par une souffrance.
Je reçois des personnes qui souffrent, parfois depuis longtemps et qui ont tout fait pour s’en occuper seul. Que ça passe par des actions pour s’en éloigner ou l’éradiquer ou encore par la consommation de livres et autres supports de développement personnel, le franchissement d’un cabinet est souvent le dernier recours et un aveu d’impuissance face à ce « combat » ou ce « problème qui vous pourrit la vie ».
J’entends une urgence qui me bouleverse à chaque fois. La première action que j’apporte est souvent d’apporter un regard bienveillant et des paroles de douceur.
« Vous n’êtes pas un problème à résoudre, vous n’êtes pas un monstre, vous n’êtes pas en train de passer à côté de votre vie ».
Vous avez une souffrance qui prend beaucoup de place. Vous avez besoin d’un regard extérieur, de douceur face à un discours mental qui est souvent dur, jugeant, humiliant envers vous-même.
Vous avez besoin d’un reflet de cette dureté avec laquelle vous vous vous parlez.
Vous avez besoin de réconfort, de compassion et de compréhension.
Vous avez besoin de foi, de confiance, d’espoir que ça va aller.
Que ça va déjà.
Qu’on va aller explorer ce qui vous fait tant souffrir, en sécurité, en prenant soin de vous, de vos émotions, de votre rythme, de votre sensibilité et de votre vécu.
C’est souvent un moment de grand relâchement. Celui où vous réalisez que ça y est, vous êtes sur la voie. Jusqu’à la prochaine vague émotionnelle.
C’est ce qui me touche le plus au monde. C’est ce qui m’a tellement manqué dans mes périodes d’angoisse. Un endroit où poser la charge émotionnelle et qu’on me regarde en face en me disant « je te vois, je vois ta souffrance et on va s’en occuper ».
C’est le cœur de mon accompagnement et ce à quoi je reviens constamment.
Sécurité – douceur – soin.